"Je veux rentrer à la maison..."

Mon père viens de mourir, et mon frère, disparus depuis six ans, ne donne toujours aucun signe de vie.
Il ne reste que moi, et la grande maison de campagne.

Quand j'étais petite, nous y retournions pendant les vacances d'Avril, et quelques fois
pour les fêtes de Noël. Je me souviens d'une grande porte en bois, et d'un tapis violet traversant les bois. Mon frère et moi nous chamaillons souvent pour savoir le quel de nous deux étaient le plus fort. Il me poussait dans la neige en hiver, je le poussais dans la rivière au printemps. Le temps fit qu'il prit petit à petit le dessus, ainsi que de la distance. Au fond de moi, je savais que ce jour arriverait. Je l'acceptais, tout simplement, et continuais mon propre chemin.

Je ne crains pas la solitude. Ne compter que sur sois est bien plus simple. Je ne crains pas de mourir seule. Au moins, personne ne me pleurera. La seule chose qui me fait peur, c'est moi même. Cette force, qui m'empêche de compter sur les autres. Ce besoin constant de solitude, qui m'interdit d'aimer qui que ce soit.
Cette incapacité à ressentir la moindre attache. Cet unique sentiment, enfoui en moi, que je refoule constamment. Qui résonne dans ma gorge comme un hurlement. Mon instinct. Ma vengeance.

"Fouler la terre de mes ancêtres..."

Elle fait un petit mètre soixante, et ses hanches -un peu ronde- on tendance à faire rapidement rosir ses joues pâles. Ses cheveux d'une teinte crème presque blancs, encadrent son visage innocent, et ses yeux mauves reflètent les souvenirs d’antan. Les contes et légendes de ses ancêtres, et de ceux qui leurs ont tout pris. Malgré sa nature quasi albinos, Bella est plutôt du genre à passer inaperçu. Très peu bavarde, il est difficile de discuter avec elle, et il n'est pas rare de ce sentir vexé de ses réponses désintéressés. Plutôt timide, voir même farouche, elle a du mal à exprimer ses sentiments, tout simplement parce qu'elle ne sait pas comment les interprétés et ni voit pas grand intérêts.

Sous un regard perdu dans l'horizon, et un visage nostalgique qui a oublié comment sourire, son sang bouillonne, ses entrailles ce glaces. La détermination ce forge par la douleur.

"Reprendre ce qui m'appartient."

Son père avait beaucoup d'argent, ils vivaient dans un grand appartement, dans une grande ville. Elle a fini ses études. Maintenant, elle fait des recherches. Sur les siens, et sur leurs ennemis.

Revenu à Meridian depuis peu, elle n'y avait pas mis les pieds depuis la disparition de sa mère, il y a quatorze ans de cela. Tout est comme dans ses souvenirs, à quelques détails près. La bibliothèque, dans la qu'elle elle ce rend presque tout les deux jours, est en bien meilleur état. Ce petit café, dont le chocolat chaud y est très à son gout, n'existait pas auparavant. Et sa grande maison, dans les bois, n'est plus qu'entouré d'un tapis de mousse verte. Les chemins de fleurs que son frère et elle laissaient derrière eux lorsqu'ils jouaient, ne semble être plus que de lointains souvenirs. Pourtant, ils possède chacune de ses nuits...

Mais...N'est-ce pas là une jeune pousse que je vois ?