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rehsaan

[Aamina [feel safe] Emem [peace] Ife [love]. Tu l’aimes bien, ce nom. Il a été choisi par papa et maman, quand tu es née. Et tu le chéries, depuis que vous avez quitté l’Afrique pour les Etats-Unis, et que tu as pris ton envol en Corée, bien plus tard.]

Âge
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Vingt-deux ans, vingt-deux juillet 2001 [cancer].


Cursus |

Le droit. De l’immigration. Parce que ça te touche directement, que c’est important, et que t’en démors pas, sur ce sujet, Aamina.

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Cursus |

Tu as la nationalité américaine, Aamina. Tu as été naturalisée - tes parents aussi, mais cela ne fait qu’un an. Parce que vous êtes réfugiés politique, que papa était médecin au Tchad, et que vous avez toujours été droits. Pourtant, t’as l’impression de devoir prouver à chaque minute que tu mérites d’être là. Ca te fout en rogne, parfois. Mais maman t’as appris à courber l’échine, que t’étais assez maline pour t’en sortir sans avoir à faire appel à la colère.

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Caractère |

Intuitive - maline - sensible - empathique - altruiste - courageuse - confiante - curieuse - énergique - drôle (selon toi) - maline - enjouée - mélancolique (parfois, souvent) - libre - vive, douce - de confiance - à l’écoute - franche (tu ne passes pas par milles chemins quand tu as quelque chose à dire, mais lorsque tu es face à quelqu’un de bonne foi, Aamina, tu le dis doucement) - positive - un poil controlfreak - solaire - bienveillante - impliquée (quand tu as des amis, Aamina, on ne se débarrasse pas facilement de toi) - rêveuse - imaginative - renversante (ça, ce sont les autres qui le disent)- spirituelle (c'est ton socle, c'est ton tuteur, c'est ta lumière) - entêtée (tu n'abandonnes jamais, les choses, toi-même, les gens, tout est là pour une raison).

Passionnée - jusqu’au-boutiste - fervente croyante en la destinée (si tu croises quelqu’un, et que tu es persuadée qu’il en fait partie, Aamina, tu lui prends la main, et tu ne la lâches, petite rêveuse) - sûre de toi - intense (dans tes émotions) - compétitrice aussi (un peu, rien qu’un peu).

JunebugRobert Francis
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T’aimes les gens, Aamina. T’aimes la vie. Mais t’aimes aussi la bienveillance, la gentillesse; t’as pas peur de remettre les “abrutis” en place. De toute manière, toi, t’aimes savoir que tout se passe comme prévu, comme inscrit; sinon, ça te perturbe un peu, et te voilà déboussolée. 

Parfois, Aamina, on dirait que tu vas t’envoler, pour ne plus jamais reposer les pieds sur terre. Car tu danses, tu chantes, sous la pluie, sous le soleil, comme si rien n’était grave, comme si tu promettais un lendemain plus beau. Indescriptible, intangible. Tu es comme ça, toi. semblable aux étoiles filantes que t’aimes tant regarder : tu profites, tu aspires la vie, partout où tu peux. Car tout peut virer brusquement.

Aamina Emem Ife

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Vous êtes partis d’Afrique, tu avais dix ans, Aamina. Tu l’aimais, le berceau de ton enfance. Ton chez toi. Mais il vous fallait partir. Vous viviez au Tchad, et la vie était bien là-bas. Enfin, toi, petite, tu aimais bien. Mais les tensions grandissaient, les choses devenaient de plus en plus pressantes. Alors avant que la situation n’explose, vous êtes partis. La Bataille d’Adré, la bataille d’Am Dam, pour plein de gens, ce sont des faits d’histoire. Mais toi, Aamina, quand tu étais petite, un jour on t’a annoncé que ton meilleur ami, Chima, ne reviendrait plus jamais. Ni lui, ni sa famille.

Peut-être pour ça, que t’es comme ça. Car même si t’étais trop petite pour avoir conscience de tout, t’as sûrement vu des choses qu’aucun enfant de ton âge n’était censé voir.

 

Vous êtes arrivés à Kalamazoo, Michigan, l’une des villes les moins chères que vous puissiez trouver - mais aussi parce que papa avait de la famille là-bas : sans aide, vous n’y seriez jamais arrivés. Mais la vie n’y a pas été plus douce. Car les gens ne t’aimaient pas. Pourtant tu n’avais rien fait, Aamina. Tu leur souriais, de tes quenottes d’enfants pas encore tombées. Tu voulais devenir leur amie, toi. Rien de plus. Mais toi, ils t’aimaient pas. Parce que t’étais pas comme eux. T’avais pas les mêmes réflexes, les mêmes idées, la même insouciance.

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Alors t’as joué des coudes. Tu t’es faite une place, t’es devenue aussi un petit peu plus brute; de ce qu’il faut pour survivre, ici.

Et t’as obtenu une bourse. Pendant que papa et maman se tuaient à la tâche.

Alors toi, tu vois, tu vas rien lâcher. Parce que t’es là pour toi, t’es la pour eux, pour qu’ils puissent rester où ils sont, et enfin prendre un peu de repos.

Tu donneras tout ce que tu as.

 

> Elle le cache à ses parents [sous peine de gros conflit] mais Aamina pratique la sorcellerie : cristaux, cartes de tarot (elle possède un jeu mais ne sait jamais trop comment s’y prendre), sortilèges, prières silencieuses, manifestation, elle y croit beaucoup, et y met beaucoup de coeur, c’est important pour elle.

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