rehsaan
[Laoise MacKeon, c’est ton petit nom. Tout le monde galère sur ton p’tit nom, Laoise - qui veut dire lumière. La-wah-zz. Ca, par exemple, c’est pas du tout, mais alors pas du tout, la bonne prononciation. C’est Lisha. Liisha, même. Mais quand tu te présentes à l’oral, et qu’on te demande comment ça s’écrit, t’aimes bien dire que ça s’écrit comme ça se prononce. Même si c’est absolument faux.]
Âge |
Vingt-et-un ans, née le 2 mars.
Cursus |
Économie. Et ça t’en fais perdre la tête. Des stats par là, des stats par ci. C’est tes études, et t’adore ça. Mais ta tête est compressée dans un étau, parfois. Mais tu te débrouilles, là-dedans. Même toi t’as pas compris; pourquoi les maths ? Mais c’est toujours ce qui a mieux fait tourner ton cerveau. Alors te voilà.
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Nationalité |
Tu viens d’Ecosse, Laoise. Ca s’entend rien qu’un peu à ton nom, et rien qu’un peu encore à ton accent bien franc. Parfois, quand tu t’emportes un peu trop, et que tu parles trop vite, les gens autour de toi froncent un peu les sourcils, parce qu’ils comprennent moyen. Ca t’amuse un peu - parfois ça t’irrite, quand les gens ne font visiblement aucun effort. Mais dans tous les cas, tu l’aimes bien toi, cet accent.
Caractère |
Intelligente - ambitieuse - enthousiaste - intimidée face aux figures d’autorité - sérieuse et travailleuse - facilement inquiète, souvent anxieuse - organisée - terriblement maladroite - fataliste - créative - imaginative - enjouée - vive - entière - passionnée, de tout, de rien, des gens - intense, parfois, douce, souvent - peureuse (lors d’aventures) - confiante (en tes capacités) - malicieuse, taquine - perfectionniste - têtue - attachante (paraît-il) - pétillante - facilement dépassée - fidèle (dans tes relations; quand tu as des amis, Laoise, c’est pour la vie) - empathique (à la limite de l’éponge) - caring - altruiste.
Tes amis te disent souvent que tu t’emballes comme un furet sous acide. Toujours pétillante, énergique, tu t’emportes souvent dans des angoisses fatalistes, t’épuise à réviser, et ressort toute pimpante de tout ça (avec quelques inquiétudes et cernes en prime). Bref, tu n’es pas toujours facile à suivre, Laoise. Mais paraît-il que ça vaut le coup.
T’as des réflexes de mamie, paraît-il, pour consoler les gens. Des petits biscuits secs [t’en as mystérieusement toujours sur toi (c’est grâce à la tienne, de mamie)] et un petit thé, petite tisane. Tu chantes des berceuses, aussi. Et parfois tu tires les joues des gens.
Laoise Mackeon
Papa et maman sont partis quand t’étais très jeune, Laoise. Pourquoi ? Parce qu’ils ne te voulaient pas, pardis ! Ils n’ont jamais trop voulu de ta tête blonde. Maman te voulait pas, mais papy et mamie étaient bien croyants, Laoise. Alors elle n’a pas trop eu le choix, de te garder, toi. L’enfant conçue hors mariage.
Ils ont fait comme avec les chatons, qu’on t’a dit. Ils ont attendu que tu sois “sevrée”. Que tu ne sois plus accroché au sein de ta mère, et ils t’ont arraché à ton chez toi bancal. De là, on s’est refilé la patate chaude. Enfin. La p’tite Laoise et ses grands yeux bleus, perdus. T’es passée chez des tontons, des tantes, des cousins éloignés [le temps d’un week-end, d’une semaine, de quelques mois]. Pendant plusieurs années - ça ne posait pas de problèmes, tes parents cautionnaient.
Jusqu’à ce qu’un vieux couple se réveille. Les parents de papa. Des excentriques, vivant dans une p’tite ferme en Ecosse, avec une décoration bien propre à eux, et pleins d’animaux. Et on t’a poussée là, à tes dix ans. Une bouille hésitante, de longs cheveux blonds, un regard plein d’espoir. Et la première chose qu’elle a fait, mamie, c’est placer une fleur derrière tes cheveux, avant de venir t’écraser les joues : “Qu’elle est belle, ma p’tite fille” avec son accent à couper au couteau. Et t’a serré fort, fort fort, dans ses bras. Pour la première fois de ta vie, ça t’a paru juste, d’être là. Ca t’a paru logique. A dix ans, un p’tit été pluvieux d’Ecosse, dans une grande maison aux pièces décorées aléatoirement, si remplie d’animaux qu’elle en rendrait jalouse l’arche de Noé, ta vie a commencé.
Entre eux et les animaux de la ferme, tu as l’habitude de prendre soin des gens, Laoise. De compartimenter ton temps comme il le faut, pour que ce soit fait. Que les gens - ou autres - soient malades, fatigués, joyeux, en colère, tu sembles toujours être là - et même si tu perds parfois un peu patience, tu n’en tiens jamais trop rigueur aux gens.
Et avec mamie, t’as appris comment pâtisser aussi. Et ça, Laoise, c’est doublement chouette.